AND IT STARTED LIKE THIS...“ deuil
nom masculin
1.
Douleur, affliction que l'on éprouve de la mort de qqn. “
Droite comme un I devant la tombe de son frère, Caoimhe baissa la tête en soupirant, sa mère, les larmes aux yeux, venait de saisir sa main et elle n’était même pas capable de prononcer ne serait-ce qu’un mot. Un seul mot pour celui qui avait perdu la vie, Caoimhe ressentait toutes sortes d’émotions qui ne partaient pas. La colère, l’appréhension d’un monde sans lui, la tristesse et l’envie de tout foutre en l’air. Le manque aussi. Comment pourrait-elle vivre dans un monde où il n’était plus ? Mais avait-il été là ? Depuis son entrée à Azkaban, Caoimhe avait été forcée de vivre sans lui, forcée d’appréhender un monde sans lui. Elle qui avait tout fait avec son frère jumeau, la voilà obligée d’avancer sur ce fil tendu entre deux buildings, d’avancer à l’aveugle sans lui pour lui tenir la main. Le cœur se contracte et les souvenirs lui reviennent, vivaces, pour augmenter la crevasse du cœur, cette crevasse qui l’a prit quand elle a appris que ce n’était pas des mensonges, que ce qu’elle pensait être faux, était en vérité vrai.
“Ton frère est envoyé à Azkaban” murmure sa mère, le parchemin enserré dans ses mains abîmées par le stress et les diktats de l’angoisse. Ses mains griffées, abîmées. Caoimhe la regarda, sans ciller, sans bouger. Ses deux mains qu’elle déposa sur le dossier du canapé en cuir vieilli, incapable de prononcer un mot. “Mais pourquoi ?” osa-t-elle d'une voix étouffée, la peur d’entendre la vérité, la peur d’entendre les mots sortir de la bouche de sa mère. Ça ne peut pas être ça, ça ne peut pas être vrai, elle ne peut pas imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde que tout cela va finir par lui sauter au visage, alors que l’évidence danse avec violence. “Il... “ Caoimhe resta pendue aux lèvres de la matriarche de la famille, comme si, comme si c’était la seule chose à faire mais ce n’était pas le cas. Elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas entendre. “ Il faisait partie de la ligue de défense magique et il... il s'est fait attrapé. ” Sa langue qu’elle passa sur ses lèvres qui étaient rapidement devenue sèche, Caoimhe eut le besoin irrépressible de s’asseoir. parce que si elle ne le faisait pas, elle allait forcément tomber, elle allait forcément faillir, elle qui avait toujours eu cette assurance que beaucoup d’élèves lui enviaient, à l’époque. Que beaucoup d’élèves avaient envie d’avoir. “Mère, dites moi que ce n’est pas vrai, dites moi que c’est une farce.” rétorqua t-elle. Mais le silence de sa mère valait toutes les réponses du monde. Alors son frère avait été embrigadé, alors tout cela était vrai. Il n’était plus celui qu’elle pensait, mais l’avait-il été un jour ?
“ Le sortilège d'Amnésie
( Angl. Memory Charm )
aussi appelé sortilège d'amnésie ou sortilège de perte de mémoire a pour formule Oubliettes ( Angl. Obliviate ). Cet enchantement agit sur la mémoire de celui qui le subit. “
tw ; mention de feuIncendio l'étincelle jaillit et les flammes dansent devant ses yeux vides, le carnet crépite, une petite flamme, puis une plus grande. L'odeur du brûlé lui monte aux narines et elle ne réagit pas. Sur la table de son salon, elle regarde ce carnet qui brûle qui contient les souvenirs qu'elle voulait garder, elle a l'impression d'avoir déjà vécu cette scène. Encore, mais ce n'était pas un carnet, c'était des photos, leurs photos, l'envie d'oublier, toujours. Des souvenirs qui tourmentent, qui font du mal. Les souvenirs qui ravivent le mal-être qui grouille sous sa peau.
« Obliviate » Les larmes qui perlent au coin de ses yeux, l'étincelle qui s'agite encore, la main tremblante, pointée en face du visage de son fiancé. Elle n'avait pas le choix, du moins c'est ce qu'elle se disait intérieurement. Elle n'avait pas le choix que de lui faire oublier, tout. Elle, son frère. Elle ne pouvait décemment pas le laisser dénoncer son frère pour quelque chose qui n'était pas réel, qui n'était pas vrai. Inepties qui sortaient de la bouche de son fiancé, elle le pensait être fou. Fou parce qu'il était persuadé que son frère faisait partie de la ligue magique, mais ça ne pouvait être vrai. Elle le connaissait son frère, son jumeau. Celui qui avait été là depuis sa naissance, à quelques minutes d'intervalle et qui n'avait eu de cesse de la défendre tout le temps. Elle avait gagné de l'assurance aux côtés de son frère, alors elle ne pouvait pas décemment croire qu'il était mauvais. Quand son fiancé la regarde, le regard vide, le regard perdu, et qu'il s'éloigne d'elle, elle serre la mâchoire pour ne pas pleurer, elle serre la mâchoire pour ne pas penser au fait qu'elle a commit l'impensable et que désormais, dans l'esprit d'Elios, elle n'existe plus, elle n'est plus rien. Que du vent, que du brouillard. Plus rien, il n'y a plus de mariage, plus que des pans de coeur brisé à réparer.
Il ne reste plus rien, que du vide. La trace de brûlé qui trône en plein milieu de la table du salon rappelle que plus rien n'est comme avant, elle la fixe mais ne veut plus se souvenir, elle se recrée des souvenirs au fur et à mesure du temps qui passe, dans ce café, ce salon de thé. Écoute les gens qui se plaignent, imprime les informations de chaque client régulier, avec un sourire qu'elle seule connaît. Un jour peut-être, elle sera soulagée du poids qui règne sur son coeur. Un jour peut-être, elle oubliera la rancoeur. Un jour peut-être, elle trouvera le bonheur.