AND IT STARTED LIKE THIS...

L’antre de la cheminée se verdit et Willow s’en extirpa avec sa grâce légendaire. June lâcha son couteau de cuisine et se précipita pour enlacer sa grande sœur, sa confidente, sa meilleure amie.

« Mollo mollo avec tes mains pleines de jus de tomate! » lança Willow en imaginant très bien les dégâts que sa petite sœur pouvait infliger avec sa maladresse.
« Oups, désolée! » s’exclama June, un mot qu’elle disait beaucoup trop souvent. Ses parents s’étonnaient encore de sa gaucherie, de son manque d’attention, vu sa perspicacité et son intelligence : comment, bon sang de dragonneau, leur fille avait-elle encore tous ses doigts et orteils!? « Iris n’était pas trop triste? » Iris, la fille de Willow, petit bout d’énergie de cinq ans. Sa nièce préférée, donc. (C’était sa seule nièce, elle avait le droit de le penser!).
« Tu veux rire! Elle était tellement contente d’être seule avec Garreth. Il lui a promis qu’ils allaient faire des kilos de biscuits au chocolat et se coucher à onze heures du soir. »
« Rien pour améliorer les stéréotypes de la mère sévère et du père baba cool, donc » rigola June. Les sœurs haussèrent les épaules, résignées. « Je te sers à boire ? J»
« Avec grand plaisir! T’as besoin d’aide pour la cuisine? »
« Tu veux vraiment m’aider? »
« Non, je suis juste polie. »
« C’est ce que je me disais » sourit June, en se dirigeant vers sa cuisine ouverte, à faire baver les stylistes d’IKEA. « Repose-toi, tu sais bien que j’adore cuisiner! »
« Tu ne diras plus ça lorsque tu auras des enfants. »
« Allez, bois » dit June en tendant un verre de gin tonic à sa sœur.
« Oula, mais c’est bon ce truc! T’as mis quelque chose de nouveau? »
« Oui! J’ai créé mon propre sirop lime et géranium dentu! »
« Ta manie de mélanger cuisine sorcière et cuisine moldue me fascinera toujours. À quand la sortie d’un livre de recettes? »
« Bof. À ma retraite. J’aime mieux profiter de mon temps pour concocter de bons petits plats pour ceux que j’aimeuuh » dit June en fixant sa sœur.
« Tellement Poufsouffle. »
« Tellement Serpentarde. »
« Toujours moins pire que d’être Poufsouffle. »
« Hé! Mais qu’est-ce qu’il y a de mal à être gentile ? » s’offusqua faussement June.

Cette question, elle se l’était posée un milliard de fois, sans jamais trouver réponse. Pourquoi les gens étaient-ils si dérangés, si déroutés par ses actes de bonté? Pourquoi les gens cherchaient constamment à la mettre en garde, à l’avertir de faire attention? N’était-ce pas eux qui devaient faire attention à être plus cléments, plus ouverts, plus à l’écoute? June se souvenait encore d’un débat qu’elle avait eu avec une collègue à l’université, qui lui avait dit que vouloir aider les gens pour se sentir bien était égoïste – puisqu’on ne le faisait donc pas pour autrui, mais bien pour soi. Mais… c’est mieux d’aider que de nuire? Tout acte serait donc égoïste? La fille avait bafouillé une réponse peu satisfaisante, mais ses propos continuaient de traverser régulièrement l’esprit de la Figg.

« Rien, June, tu es parfaite, alors il faut bien qu’on puisse te taquiner sur un truc. Même à 7 ans, tu étais plus mature, plus gentille que moi. Tu te souviens de tata Arabella? Tous les cousins, on en avait tous un peu peur… Mais pas toi. Tu lui parlais de ta vie et de tes jouets et tu évitais consciemment de parler de magie… Tu avais déjà cette sensibilité, cette empathie qui ne t’a jamais quittée. »

June haussa les épaules. Pour elle, il n’y avait rien de plus normal… et elle trouvait lourde cette tendance à toujours vouloir lui rappeler qu’on la trouvait différente.

« J’avais quand même mes moments de petite peste… surtout lorsque j’étais avec toi! » se rappela la benjamine, en souriant.
« Nos pauvres parents.. tu te souviens la fois où on avait remplacé le… »

Et la soirée entre frangines était lancée. Anecdotes du passé, reparties, piques, potins, tout y passa. C’était leur petit rituel : une fois par mois, elles se rejoignaient soit chez June, qui se faisait un plaisir d’expérimenter de nouveaux aliments, soit dans un restaurant dégoté par June, qui se faisait un plaisir d’expérimenter un nouveau type de cuisine. Si la psychomage était née moldue, elle serait sans doute devenue une de ses foodies des réseaux sociaux… ou peut-être même cheffe cuisinière. Ou à la barre d’une émission de télé de cuisine. Ou pas. Elle serait très certainement dans la psychologie – n’écoutez pas ce que j’écris. June retrouvait un certain réconfort dans la nourriture; grande anxieuse qui le cachait bien, elle évacuait son stress en cuisinant pendant des heures, en choisissant la pomme parfaite, en magasinant le livre de recettes exotiques.

Bref, la soirée se déroulait comme sur un balai. Jusqu’à ce moment.

« Soeurette, tu sais que je t’aime plus que tout au monde? Égalité avec Iris et Garreth, quand même » lâcha soudainement Willow, en faisant tournoyer son (énième) verre de vin rouge-pas-trop-corsé. Elle semblait sciemment éviter le regard de sa petite sœur.
« Oui…Tu sais que je dis oui à tout et que tu n’as pas besoin de manipuler. De quoi as-tu besoin? » rigola June. (En repensant à cette semaine, le lendemain, elle s’en voudrait d’avoir ri.)
« De ton amour inconditionnel, de ta compréhension absolue, de ton non-jugement et de ton silence le plus noir. »
«…Will? »

Sa sœur ne lui avait jamais parlé ainsi. Jamais avec autant de sérieux et autant de tristesse.

« Je ne l’ai pas dit à Garreth encore » souffla Willow.

June voulut rouspéter, l’empêcher de continuer, mais sa gorge était déjà nouée, pressentant le pire.

« Il y a quatre mois, je suis allée à l’hôpital Ste-Mangouste pour un truc que je pensais bénin. Ils ne savaient pas ce que c’était » poursuivit Willow, en jetant des coups d’œil partout autour d’elle. Partout sauf vers sa sœur, qui déposa délicatement sa main sur la sienne. « La semaine dernière, ils m’ont dit que je serais extrêmement chanceuse …d-de voir Iris entrer à Poudlard! » explosa Willow, en relâchant toutes les larmes retenues. « Junie, j’ai même pas quarante ans… »

Le métier de psychomage n’avait pas préparé June à de tels aveux. Surtout pas ce soir. Surtout pas de la part de sa grande sœur adorée. Elle aurait voulu être forte devant elle, ne pas pleurer en la voyant s’effondrer, la rassurer, trouver des paroles un peu creuses mais réconfortantes – elle aurait voulu lui montrer qu’elle était, en effet, parfaite, même dans l’adversité, même dans un tel scénario.

« J’ignore encore comment l’annoncer à Garreth. Et aux parents… et à Iris, je n’imagine même pas. Donc. Silence. On fait semblant que tout est rose au pays des licornes » lui demanda Willow, une fois les larmes passées, les câlins, les demi-promesses à la on va trouver une solution, les phrases classiques de type c’est pas possible.

June opina de la tête, à contrecœur.

Le lendemain, après avoir passé une nuit terrible à ne pas dormir, la psychomage se prescrivit des somnifères.
La semaine d’après, avant de rencontrer ses parents toujours dans l’ignorance, elle imita la calligraphie d’une de ses collègues pour obtenir une ordonnance d’antidépresseurs.
Le mois suivant, elle contrefit la signature d’un autre collègue, pour un autre médicament, plus fort.

Maintenir les apparences, avoir l’air souriante aux repas de famille, être présente et positive avec sa sœur, taire le chagrin immense qui la dévorait; certes, cette mascarade avait un prix, mais il semblait à June qu’il en valait la peine. Elle s’occuperait d’elle-même et de sa tristesse plus tard. Juste, plus tard. Lorsque les autres auront passé en premier.

FICHE VALIDEE !!!




Je réalise que j'ai oublié de te remercier pour les super compliments sur le forum Bref, j'ai adoré ta fiche et je suis vraiment contente que June ait été prise si rapidement !! Bienvenue à la maison et j'arrive rapidement dans tes mps

Bienvenue sur Glitch!!   Avant toute chose, nous te remercions d'avoir posé tes valises par ici et espérons que tu trouveras ce que tu as cherché.

Si tu ne l'as pas encore fait, nous te conseillons d'aller jeter un oeil aux annexes ainsi qu'à l'intrigue en cours afin de t'imprégner de l'ambiance du forum! Nous t'enverrons un petit mp dans les 72h avec quelques pistes personnalisées pour faciliter ton intégration.

Tu peux dès à présent participer à la vie du forum, te chercher des petits liens, voire si ut le souhaites créer ton carnet de bord. Si tu en ressens l'envie ou le besoin, tu peux également créer un scénario ainsi qu'un ou des pré-liens. Sache finalement que nous serons toujours à ta disposition si tu fais face à des difficultés d'intégration  

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