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Please don't tell anyone I have a heart - Andy

Emma Burton
Emma Burton
Date d'inscription : 04/11/2021
Messages : 48
x âge : 38 ans
x occupation : Journaliste radio, démystificatrice
x situation : Moldue en couple avec un sorcier sans le savoir

   
Please don't tell anyone I have a heartft. Andrew Elias

Chaque vendredi soir, à 21h, c’est au Jane’s café qu’Emma trouvait refuge, fuyant sa coloc bruyante et son copain… Encombrant. Elle y retrouvait des passionnés de littérature, qui, bien que parfois un peu snobs, accueillaient ses textes avec bienveillance. Car Emma écrivait. Un peu. Beaucoup, en fait. Au boulot, à chaque pause café, elle pianotait sur son téléphone. Et si ses collègues pensaient qu’elle répondait à ses mails, il n’en était rien : Emma rédigeait de longs poèmes qui venaient se perdre dans l’application “notes” de son smartphone. Ces écrits révélaient une énorme part de sa psyché, peut-être même qu’il aurait été plus approprié de les confier à un psy : absence, peur de l’abandon, solitude… Rien de très gai, pourtant lire la jeune femme (ou, comme ce soir, l’écouter) provoquait au fond de soi un indéniable sentiment de beauté.

Car le vendredi soir, à 21h, au Jane’s café, c’était soirée poésie. Des artistes plus ou moins talentueux se succédaient sur la petite estrade pour déclamer leurs chef-d'œuvres. Parmi eux, Emma jouissait d’un certain anonymat. La radio avait ceci de pratique qu’on ne voyait que rarement son visage. Les gens connaissaient son nom et sa voix. Mais il leur était impossible de reconnaître ladite voix dans un contexte autre que celui d’une émission politique. Il suffisait à Emma de donner un faux nom pour que son secret soit sauf. Elle avait ainsi opté pour Virginia, en référence à Virginia Woolf – bien qu’elle ne prétende pas avoir ne serait-ce qu’une once de son talent.

Alors, lorsqu’on appela Virginia à se présenter sur l’estrade, Emma ne se fit pas prier. Elle scruta l’assemblée avec un regard assassin, comme pour les défier d'émettre la moindre critique. Sous sa veste de tailleur, elle portait un t-shirt à message annonçant la couleur : « You’re boring me. Please go away. » Ce n’est qu’au milieu de sa petite prestation que la journaliste aperçut un visage familier. Elle buta sur le mot qu’elle était en train de prononcer. Oh non, merde, pas lui.
Andrew Elias
Andrew Elias
Date d'inscription : 05/12/2021
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x âge : ★ 35 ans
x occupation : ★Programmateur radio chez les moldus | Animateur Radio chez les sorciers
x situation : ★ Célibataire volage

   
Une calamité. Ce date était une calamité.
Andy avait rencontré Jean, un beau professeur ayant la quarantaine, sur Tinder dans l'après-midi. Ils avaient un peu discuté et décidé de se donner rendez-vous au Jane's Cafe. C'était l'idée de Jean. Andy n'avait jamais mis les pieds dans cet établissement. Apparemment, c'était soirée poésie. La poésie, ce n’était pas vraiment le truc d’Andy. Il n’en percevait pas vraiment l’intérêt. Cela lui paraissait juste être une forme d’expression dépassée, prétendument profonde et aussi snob que son date de la soirée. Il avait encore en tête cette image d’adolescente gothique toute seule car personne ne la comprenait, écrivant des poèmes dans un carnet en écoutant, au choix, Avril Lavigne, Linkin Park ou The GazettE. Si vous vous demandez… oui. Il jugeait comme un gros c*n. Mais pourquoi pas ? Ils n'allaient pas rester longtemps de toute façon.

Si le sorcier avait su ce dans quoi il s’embarquait, il serait resté chez lui. Depuis une demi-heure défilaient des poètes amateurs. Tantôt des excentriques, tantôt des gens très banals. Toutefois, contre toute attente, ce n'était pas la poésie le problème. Ce Jean… il était IM-BU-VABLE… Un vrai et authentique snobinard.
« Les gens qui passent sont de moins en moins bon, ici. » commenta-t-il à la fin d’une prestation.
« Parce qu’il y a de la bonne et de la mauvaise poésie ? »
Le portable du quarantenaire se mit à vibrer sur la table. Le professeur le saisit aussitôt pour voir qui l’appelait. « Je dois absolument prendre cet appel. Je reviens. »
Andy lui adressa un sourire attendu et Jean s’éclipsa. Il sortit son propre téléphone pour scroller les réseaux sociaux et envoyer des messages à l’aide à ses potes. Dans le même temps, une nouvelle personne montait sur l’estrade. Andy n’y prêta pas vraiment attention jusqu’à ce qu’il lève le nez de son portable.
Il était au fond de la salle, alors il ne voyait pas très bien la scène. Il fronça les sourcils. Il lui semblait que… Nooon ? C’était vraiment elle ?? Oui, c’était bien cette bonne vieille Emma Burton !  Andy plaça sa main devant sa bouche pour cacher le sourire moqueur qui le saisissait tandis que la poétesse insoupçonnée semblait l’avoir aperçu. Ça, alors ! Elle paraissait toute déstabilisée. Eh beh, si Andy savait qu’il pouvait avoir cet effet sur elle ! S’il s’écoutait, il prendrait une vidéo.
Jean revint à la table et posa une main sur son épaule sans s’asseoir. Andy se tourna vers lui.
« Je suis vraiment désolé. Je dois y aller, j’ai une urgence. On se refait ça bientôt ? J’ai payé pour mon verre, bonne soirée. »
Il partit sans plus de procès. Rude. Même pas il aurait payé son verre. Mais au moins, bon débarras. Entre temps, Emma avait fini sa prestation. Andy eut le temps de se retourner et de lui faire un petit coucou avant qu’elle quitte la scène.
Ce fut alors que, une fois descendue de l’estrade, elle s’approcha de la table d’Andy. Elle ne semblait vraiment pas contente !
« Bonne prestation, Burton ! » la complimenta-t-il, beaucoup plus railleur qu’autre chose.
Emma Burton
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Please don't tell anyone I have a heartft. Andrew Elias

Une catastrophe. Qu’Andrew Elias soit présent au milieu du public ce soir était une vraie catastrophe. Parmi tous les bars de Londres, son collègue avait choisi le Jane’s Café et ça ressemblait fortement à un sale coup du destin. Enfin… Emma ne croyait pas au destin, elle ne croyait pas en grand-chose d’ailleurs, mais là, la coïncidence était trop forte : la journaliste était à deux doigts de penser qu’une entité supérieure voulait ruiner sa vie. De tout le reste de sa prestation, Emma ne quitta pas Andy des yeux. C’était comme pour les araignées : tant que vous savez où elles sont, la situation reste gérable. C’est quand elles disparaissent de votre champ de vision que la psychose commence.

Elle récita la fin de son texte mécaniquement, trop occupée à fixer son collègue. Autant le dire : son passage sur scène, qui avait pourtant bien démarré, se finissait en eau de boudin. Même sa première lecture ne s’était pas aussi mal passée. Et ça la mettait sacrément en colère. Andy n’avait même pas encore eu le temps de se moquer qu’elle lui en voulait déjà à mort. Alors quand il lui adressa un geste moqueur de la main, elle vit tout de suite rouge. Emma jeta le micro au visage de son successeur et descendit précipitamment de l’estrade.

Se frayant un chemin entre les tables, elle atteignit la table d’Andy. Quel culot il avait de se pointer ici, tout de même. Même s’il ne l’avait pas fait exprès, Emma le jugeait quand même coupable. Et elle comptait lui faire comprendre à quel point elle était furax. Pour ne rien arranger, la jeune femme fut accueillie par un « Bonne prestation, Burton ! » visiblement goguenard. Elle grinça des dents. « Merci Elias, même si je suppose que ça ne peut être qu’être hypocrite vu que ça vient de toi. » Emma inspira. Elle fulminait littéralement. Elle retira sa veste et s’assit à côté d’Andy, se tenant droite comme un i, manifestement tendue et prête à aboyer à tout instant. « Tu m’excuseras, mais je m’installe, j’ai vu que la place s’était libérée. » Du coin de l'œil, elle n’avait pas manqué de remarquer le type qui avait pris la tangente en emportant avec lui son manteau, laissant Andrew seul à la table. Alors oui, ça n’était pas spécialement gentil de retourner le couteau dans la plaie. Mais une Emma dans son état normal ne brillait déjà pas par son amabilité, alors une Emma furax… « C’était qui, d’ailleurs, ce charmant jeune homme ? » Elle croisa ses jambes. S’échanger des piques avec son collègue était bien beau, mais il ne fallait pas qu’elle oublie son objectif principal : convaincre Andy de tenir sa langue. Car jamais, au grand jamais, elle ne tolérerait que son petit hobby soit révélé au grand jour. Imaginez un peu la honte… « Je t’assure que si tu mouftes et que tu mets qui que ce soit au courant de ce que tu as vu ce soir, je fais de ta vie un enfer ! »

Andrew Elias
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Sitôt qu’Emma eut aperçu Andrew au fond de la salle, sa prestation, pourtant bien commencée, se dégrada. Elle était plus occupée à fixer son collègue indésirable qu’à lire son texte de façon vivante. Et ça, il l’avait bien remarqué. C’était mal mais… ce spectacle le rendait hilare. Il se retenait très fort pour ne pas laisser exploser son rire, plus par respect pour le reste du public que pour la poétesse. Poétesse. Emma Burton. Qui l’eut cru ?
Quand la lecture prit fin, la journaliste quitta la scène, furieuse comme jamais, et s’approcha d’un pas décidé de la table d’Andrew. On aurait cru qu’elle venait pour le taper. Il aurait juré avoir vu de la fumée qui s’échappait par ses oreilles. Toujours fort amusé par la situation, il ne put se priver d’une petite raillerie sur la piètre performance de sa collègue qui répondit avec hostilité.
« Quelle terrible image tu as de moi ! » se lamenta-t-il théâtralement.
Emma se permit de s’asseoir à sa table, lançant une pique à peine voilée sur le fait qu’Andy se soit fait lâcher par son compagnon de soirée. C’était petit ! Il essaya toutefois de recevoir cette remarque avec une digne indifférence, malgré les relents de seum qui le saisissaient. Il était dégoûté que ce soit Jean qui ait mis fin au date et pas lui. Sa fierté de Gryffondor en avait pris un coup. Ce n’était pas juste. Il s’était fait chier pendant trente minutes à l’entendre parler de littérature et il n’avait rien eu en retour. Ni le plaisir charnel qu’il était venu chercher à la base, ni la satisfaction d’avoir lâcher un gars snob, ni même un verre gratuit.
Emma fit preuve d’une curiosité mesquine vis-à-vis de cet homme.
« Juste un type comme un autre. Si tu veux, je peux t’obtenir son numéro. Il enseigne la poésie à l’université, peut-être qu’il pourra te donner des cours. » répondit-il avec la même mesquinerie.
Ce monsieur avait passé au moins dix minutes à parler de sa thèse sur la littérature française du 20ème siècle et d’un type qui s’appelle Desnos.

Et voilà qu’elle arrivait : la menace. Cela fit pouffer Andy.
« T’es vraiment en train de me menacer, là ? T’as si honte que ça ? »
Il prit deux secondes pour réfléchir.
« Bon ouais, peut-être que c’est un peu honteux. Et cringe. » retourna-t-il le couteau dans la plaie à son tour.
C’était un peu comme revoir des vieux selfies ou se rappeler de choses que l’on avait faites à l’adolescence.
« Soit, tu peux me menacer. Mais dis-moi… Comment comptes-tu faire de ma vie un enfer ? Je suis très curieux. Je veux savoir de quoi on me menace précisément. Tu sais, les petites lettres en bas du contrat. »
Croyez-le ou non, il était ouvert à la négociation.
Emma Burton
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Please don't tell anyone I have a heartft. Andrew Elias

Emma posa son coude sur la table et son menton au creux de sa paume. Le Jane’s Café, son QG, était désormais grillé. Il fallait donc impérativement qu’elle trouve un autre lieu pour exercer son passe-temps. Super, manquait plus que ça. Elle aurait pourtant dû se douter que ce jour finirait par arriver, même si jusqu’à ce soir ça ne s’était produit que dans ses cauchemars. La jeune femme héla le serveur. « Un gin tonic, s’il vous plaît ! » Elle allait noyer le désespoir et l’humiliation dans l’alcool, elle ne voyait pas d’autre solution.

Le fait qu’Andrew retourne sa pique contre elle resta en travers de sa gorge. Emma serra très fort les dents. Elle ne pouvait pas être plus vexée, sa poésie étant son ultime talon d’achille. Elle devait reconnaître la qualité de la punchline, toutefois. « C’est bas, mais je n’en attendais pas moins d’une créature mesquine comme toi. Bien envoyé, Elias. » Elle soupira. Elle n’avait pas l'avantage technique, hélas, mais elle trouva quand même la force de marmonner : « Faut croire que tes mots doux n'ont pas été dignes d’Emily Dickinson non plus. » Oui, c’est vrai, Emma se faisait un malin plaisir de ramener cette histoire de date sur le tapis. Elle se vengeait comme elle pouvait.

Piquée par la remarque suivante, Emma protesta : « Je n’ai pas honte ! » Si, bien sûr que si, elle avait terriblement honte. Elle haussa les épaules. « Seulement, je ne mélange pas mes hobbys et mon travail. Ça s'appelle le professionnalisme, tu devrais te renseigner. » Le serveur revint avec son gin et Emma se jeta littéralement sur le verre. Entre deux gorgées, elle sortit le sourire le plus carnassier dont elle disposait: « Oh crois-moi, j’ai plein de choses qui me viennent en tête. Mon ex était informaticienne et elle m’a appris tout un tas de trucs pour emmerder les gens. T’as vraiment pas envie que je te fasse une démo. » Elle ne mentait pas, tout au plus exagérait-elle un peu. Juste un peu. Mais avant d’en arriver au piratage malencontreux d’une boîte mail, Emma se devait de tester la méthode diplomatique. Elle reposa son verre et planta son regard dans celui d’Andy. « Entre nous, Elias, tu comptes vraiment le chanter sur tous les toits ? Qui ça intéresse ? » Oh Emma le savait : elle n’avait pas que des amis, et il y avait tout un tas de gens prêts à se délecter de l’histoire de son humiliation. Heureusement, dans son malheur, elle avait eu de la chance : Andrew aurait pu filmer toute la scène, mais s 'en était abstenu.
Andrew Elias
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Emma et Andrew ne s’entendaient pas très bien. Et c’était un euphémisme. On ne les retrouvait pas encore en train de se battre au corps à corps dans la salle de pause pour les derniers centilitres dans la cafetière. Mais ce n’était qu’une question de temps. Leurs échanges n’en restaient pas moins quelque peu virulents. Toujours autour de sujets professionnels, cela étant. Sauf que là, ça commençait à entrer dans le personnel. Ils n’y allaient pas tendre, l’un comme l’autre, profitant de chaque faiblesse de leur opposant.
La dernière pique d’Andy eut un meilleur effet qu’escompté et Emma ne put que reconnaître le caractère qualitatif de sa répartie, faisant gonfler l’égo du programmateur d’une fierté arrogante.
« Je sais. » se vanta-t-il sans une once de modestie, avec un sourire satisfait.
Andy n’avait aucune idée de qui était Emily Machin-Chose. Mais il comprenait que ce qu’Emma disait n’était pas sympa et qu’elle critiquait son lyrisme amoureux.
« Ouais bah les siens non plus n’étaient pas terribles, hein. » se dédouana-t-il.
Andy ne faisait pas dans le romantisme ou sentimentalisme. Il n’aurait pas voulu entendre toutes ces choses mielleuses de la bouche de son date. Cela l’aurait mis terriblement mal à l’aise. La seule chose qu’il aurait voulu entendre, c’était « On va chez moi ? ». Si ça, ce n’était pas du romantisme !

Burton mentait : elle avait carrément honte. Cela se voyait comme le passage d’un éruptif dans une boutique de porcelaine.
« Comme si tu n’avais jamais raconté ce que tu avais fait de ton week-end le lundi au boulot ! »
Le serveur ramena le verre d’alcool qu’avait commandé Emma. Vraisemblablement, elle en avait vraiment besoin. Elle laissa comprendre comment elle comptait faire de sa vie un « enfer ». Mais Andy ne pouvait pas la prendre au sérieux. Et puis, il ne retint pas tant la menace que…
« Genre toi t’es sortie avec une nana ? » s’étonna-t-il avec un air étrangement déconcerté. « Je sais même pas pourquoi ça me surprend, en fait… Mais oh ! Maintenant j’en sais trop sur ta vie privée ! Et le professionnalisme dans tout ça, madame ? »
Il était assez convaincu qu’Emma n’allait jamais aller jusqu’à espionner les moindres recoins de sa vie numérique. Soit, il n’y avait rien d’intéressant. Soit, elle n’avait certainement pas envie de voir ça. Pour preuve, Emma mit vite de côté la menace et essaya de trouver un angle d’approche plus doux.
« Je ne comptais pas particulièrement le chanter sur tous les toits. » dit-il en haussant les épaules. « Mais maintenant, vu comment tu as l’air de ne pas vouloir que je le fasse, je pourrais me laisser tenter par les plaisirs du commérage. »
Il sentait que s’il gérait bien, il pouvait prendre avantage de la situation. Ben quoi ? Qui ne l’aurait pas fait à part un Poufsouffle, trop gentils pour leur propre bien.
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