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curious brains club w/ Hermione

Marius Nott
Marius Nott
Date d'inscription : 19/03/2022
Messages : 42
x âge : 41
x occupation : apothicaire, propriétaire d'une boutique dans l'allée des embrumes
x situation : célibataire

   
L'ennui, cet éternel ennemi que Marius fuyait perpétuellement à grandes enjambées mentales, menaçait de pointer le bout de son nez en cette fin d'après-midi morne. Fin de journée ? Début de soirée ? Merlin seul savait. Garder une notion relativement précise du temps qui s'écoulait ne figurait pas parmi les nombreux talents du sorcier, malgré un intérêt sincère — and somewhat wrong, according to society's standards, what a shame — pour les rouages du phénomène. Avec un soupir, il releva le nez de l'édition poussiéreuse des Stromates de Clément d'Alexandrie dénichée chez son libraire moldu favori — chaque visite était source d'une joie vaguement malsaine, le spectre de daddy dearest certainement épouvanté par pareille habitude — et avisa la vieille horloge qui trônait au beau milieu de sa boutique. Dix-neuf heures. Début de soirée, merveilleux. Une nouvelle journée perdue à attendre désespérément le client, lequel passait généralement la porte par hasard. Les rares habitués préféraient au soleil timide de Londres le relatif anonymat que procurait la nuit. Qu'ils aient réellement quelque chose à cacher ou qu'ils rechignent simplement à être potentiellement identifiés comme clients d'un type comme lui, Marius n'en avait cure. Il préférait leur prêter des vies fantastiques plutôt que de s'intéresser sérieusement à leurs affaires — not to mention, asking for details would probably be terrible for business and, potentially, his freedom. Il avait réussi à quitter l'adolescence sans commettre d'impairs suffisamment sérieux pour mériter un passage par la case Azkaban. Ce n'était certainement pas maintenant qu'il allait rendre son paternel fier en se mêlant des affaires peu recommandables de la faune qui trouvait son bonheur sur ses étagères. Il n'était pas naïf — ou optimiste, tout dépendait du point de vue et de quel côté de la loi et des bonnes mœurs on se trouvait — au point de croire qu'une large partie de sa clientèle était aussi avide de savoir et de nouvelles expériences que lui, une affliction qui faisait bien mauvais genre avec le pédigré qui était le sien.  

N'en déplaise aux bonnes gens de la communauté magique anglaise qui persistaient à lui jeter des regards méfiants, Marius était, at the end of the day, un businessman. Peu importait la manière dont il arrondissait les fins de mois avec un jardinage moins légal qu'il ne voulait bien l'admettre ou la classification vaguement dangereuse d'une partie de son stock, il était parvenu à obtenir pignon sur rue. Certes, ça n'avait pas été une promenade de santé, malgré un changement de nom tant bénéfique mentalement que pour ses pérégrinations immobilières, mais il avait réussi. Et malgré la lenteur agaçante de certaines journées, il ne regrettait pour rien au monde cette folle décision de se lancer dans le commerce. Une impulsion, peut-être, mais qui avait porté ses fruits. Certainement pas financièrement mais il y avait un certain confort à trouver dans cette nouvelle stabilité personnelle. Il ne courrait plus les hôtels ni les attractions touristiques de par le monde, si incroyables et stimulantes fussent-elles,  il avait une routine, il pouvait se vanter d'avoir des habitudes. Si on lui avait annoncé à dix-sept ans, fuyant Poudlard et la triste réputation familiale, qu'il finirait par devenir un adulte plus ou moins équilibré, Theodore n'en aurait pas cru un mot. Marius, lui, jouissait de la satisfaction rare d'avoir réussi. Ou, du moins, d'en avoir la sensation.

Et parce qu'il était a strong, independent businessman, si il décidait de fermer boutique plus tôt, personne ne pourrait trouver quoi que ce soit à redire — l'avantage d'être son propre patron. Murmurant une mélodie dont il avait oublié le titre — il lui faudrait certainement consulter le Shazam plus tard, avant que la recherche du titre en question ne tourne à l'obsession ou, pire, au réveil nocturne inopiné — il envoya les bavardages de Clément d'Alexandrie retrouver leur place dans l'arrière-boutique d'un coup de baguette et gagna la devanture d'un pas décidé, arrangeant fioles et boîtes sur le chemin. Le distributeur d'orties séchées sur sa gauche, laissé grand ouvert par une main maladroite, attira son attention et le détourna de la porte. De toute évidence, ses clients n'avaient pas la moindre idée de la façon d'utiliser même la plus élémentaire des technologies moldues. Imbéciles.

Aux prises avec un morceau de plastique récalcitrant, il ne se retourna pas immédiatement en entendant la cloche tintinnabuler, annonçant l'arrivée d'un prospect tardif. Une seconde, lança-t-il par-dessus son épaule, une consigne polie de quitter les lieux déjà en tête. Elle s'évanouit instantanément une fois les orties sécurisées par leur couvercle et ses yeux posés sur le client en question. Cliente, même. Ah, Madam Minister, roucoula-t-il avec un sourire avant de s'arrêter sur une moue songeuse, pardon, c'est un peu tôt, non ? J'installe la charrue avant les vaches, pas vrai ? Il avait parfaitement conscience d'avoir la mauvaise formulation mais, oh, well, Marius avait une réputation à tenir. Et, bien qu'il ne lui en tienne pas tout à fait rigueur, Hermione Granger avait une image bien arrêtée de ladite réputation. La secouer dans ces certitudes risquerait d'abîmer that large, beautiful brain qu'il lui enviait bien volontiers. Et, il fallait bien l'admettre, mettre à mal l'équilibre tout relatif de la fragile amitié qu'ils entretenaient — si tant est qu'on pouvait donner tel titre à leur relation.
Hermione Granger
Hermione Granger
Date d'inscription : 03/06/2018
Messages : 171
x âge : 41 ans
x occupation : directrice du département de la justice magique, en campagne
x situation : toujours mariée à Ronald Weasley

   
Cette campagne est interminable. Elle a l'impression de battre le pavé depuis des mois et que plus personne n'a envie de l'entendre expliquer sa politique étrangère, donner ses idées pour construire un monde plus moderne, défendre son engagement auprès des communautés non sorcières ou que sais-je encore. Fort heureusement, le vote ne saurait tarder et la candidate est entrée dans la phase d'attente. Plus de meetings, plus de débats, plus d'essais dans la presse. Le jour J approche à grands pas et le droit de réserve a pris le dessus, c'est au monde magique de faire son choix désormais. Et dire que cela procure une angoisse certaine à celle qui espère bien être la future Ministre serait un doux euphémisme. Elle tourne en rond dans son siège de campagne, oscille entre vouloir lire tous les commentaires, avoir les résultats de chaque sondage et l'envie de se replier dans son appartement et n'en ressortir qu'après les résultats.

Mais, elle ne peut pas se le permettre. Déjà, ça la rendrait folle. Mais surtout, elle est Hermione Granger. La couardise ne lui va pas au teint. Alors, elle va au Ministère, expliquant à qui veut l'entendre qu'elle prépare sa transition pour qui la remplacera au département de la Justice Magique. Elle inonde ses enfants de lettres, rend visite à toute sa famille, oubliant qu'enchaîner un repas avec sa mère et une soirée chez Molly n'est jamais une bonne idée. Elle va à des événements culturels, fait ses emplettes, ne laisse rien paraître. Et en cette fin de journée chargée, les bras remplis de sacs de chez Flourish and Blotts, la sorcière ne décide pas de finir sa course à la boutique de son mari un peu plus loin. A la place, elle prend un tournant peu recommandable. Si l'Allée des Embrumes a perdu de son influence - elle en a trop vu pour être intimidée par une ruelle glauque - et que la plupart des activités illégales qui s'y tramaient ont été suspendues, ça n'en reste pas moins un coin peu recommandable. Il est plus facile d'avoir un peu de tolérance pour les marchands aux comptes aussi peu nets que leurs marchandises que de devoir démanteler des réseaux totalement souterrains. Alors, le Ministère les laisse relativement tranquille et compte sur une forme d'auto-régulation. Ou, si besoin, une collaboration des moins braves du lot.

Bien entendu, Hermione Granger ne saurait être vue dans le coin à un moment charnière de sa campagne. Aussi, elle marmonne un simple sort d'illusion qui lui permet de passer inaperçue. Mais, fort heureusement, la ruelle est presque déserte et elle pousse la porte de la boutique d'apothicaire sans encombre. Elle est accueillie avec l'hospitalité légendaire de Marius, qui s'adoucit un rien quand il la reconnaît, le charme s'étant levé au passage de la porte. Très malin. Un sourire en coin sur les lèvres, la brune fronce légèrement les sourcils en l'entendant malmener une expression moldue. Une part d'elle est persuadée qu'il le fait exprès, une autre se dit qu'on ne peut pas chasser une éducation profondément xénophobe en un coup de baguette magique.

« Je crois que tu veux dire les bœufs, non? » Miss Je Sais Tout un jour, Miss Je Sais Tout toujours. « Mais je suis flattée de ton optimisme Marius. » Une main sur la poitrine, elle mime un air touché qui ne convainc personne, non pas que ce soit le but. Plus sérieusement, elle jette un œil à l'échoppe vide, puis demande « Tu allais fermer? Je ne veux pas abuser de ton temps, mais il me faudrait quelques cœurs de crocodile et de la lavande et tes produits sont tellement mieux que Slug & Jiggers. » Une flatterie certes, mais aussi une vérité. Hermione n'a aucune raison de venir spécifiquement chez Marius - à part quand elle s'adonne à quelques expériences, en souvenir du bon vieux temps - mais il propose des ingrédients de bien meilleure qualité, à qui sait comment les reconnaître. Et puis, même si elle ne l'admettrait pas à tout le monde, la sorcière apprécie aussi son esprit acéré et ses impressionnantes connaissances. Et peut-être, aussi, sa conversation.


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